samuel perche
Actualité
Les Étreintes, nouvelle sculpture monumentale
Jardin des Arts 2025, Châteaubourg (35)

Quatre mois de résidence de création ont été nécessaire pour réaliser Les Étreintes. J’ai eu la chance que mon projet soit sélectionné pour l’exposition Jardin des Arts 2025, organisée par l’association Les Entrepreneurs Mécènes ; et par la Ville de Châteaubourg, en Ille-et-Vilaine. « Les Étreintes » représente deux hommes, assis, l’un tenant l’autre dans ses bras. J’avais envie d’aborder le spectre de l’amour, et de représenter l’amour que je connais, l’amour gay, l’amour LGBTQIA+. Mais l’œuvre parle de tous les amours, de toutes les étreintes. L’intimité et la tendresse infinie entre ces deux hommes sont visibles, sans peur, sans honte, et évoquent cette phrase de James Baldwin « Chaque centimètre de son corps est pour moi un miracle, peut-être parce que son corps m’a tout appris sur le miracle du mien ». À l’autre extrémité du spectre de l’amour il est également possible d’envisager, dans cette sculpture, la brutalité du deuil, l’intensité d’une Pietà masculine. Les guerres en cours, la (re)montée des violences contre les personnes LGBTQIA+, font échos aux deuils historiques causés par l’épidémie du sida. « Les Étreintes » souhaite rappeler que le chemin est encore long pour que tous nos amours, tous les amours et toutes les identités soient acceptées dans nos sociétés. Ces deux mecs sont à la fois le passé, le présent et le futur. Éternels dans leur amour, comme peut l’être le marbre. Leurs étreintes sont gravées. J’avais envie de proposer, par le monumental et la poésie du bois, une œuvre, comme celles qui m’ont manqué lorsque j’étais plus jeune : une œuvre qui, en étant très proche de moi, soit proche de toutes les personnes de ma communauté et qui nous représente.




Le parcours artistique de Samuel Perche s’inscrit dans une histoire tant personnelle que collective, entre récits intimes et luttes communautaires.
Un temps comédien pour le théâtre et la télévision, il part s’installer à La Réunion, sort diplômé de l’École supérieure d’art en 2017 et commence à exposer son travail de peintre et sculpteur.
« Je suis un artiste gay. C’est le prisme de tout mon travail » dit-il. En filigrane, dans sa parole comme dans son œuvre, s’exprime ce besoin de réparation, de soin des blessures individuelles et collectives, des imaginaires traumatisés du passé comme du présent. Si l’identité est ce qui passe par le corps, « révéler l’intimité du désir gay» s’érige comme un nouveau paradigme pour questionner les parts silenciées et invisibilisées d’une identité pédé en mouvement. C’est au travers d’une esthétique, tant poétique que politique que l’artiste explore ainsi l’idée du désir, des corps et de l’homoérotisme, pour en interroger les représentations.